10:01 - Finis les grands discours et les photos de famille, place aux tractations. Au lendemain des discours des chefs d'Etat et de gouvernement qui ont appelé à une action urgente contre le réchauffement climatique, les délégations de 195 pays entament aujourd'hui leurs tractations en vue d'un accord encore loin d'être acquis. Le président américain Barack Obama donne par ailleurs une conférence de presse à l'OCDE à Paris en milieu de journée. EN DIRECT
Au programme
10:54 - Le président François Hollande assiste ce matin à un mini-sommet avec une douzaine de chefs d'Etat africains sur le thème "Défi climatique et solutions africaines". Avant de regagner Washington, le président américain Barack Obama donnera une conférence de presse en début d'après-midi, dans un contexte international marqué par une série d'attentats jihadistes et une extrême tension entre Ankara et Moscou.
Pas facile
11:07 - Les dirigeants vont plancher jusqu'au 11 décembre sur un texte d'une cinquantaine de pages divisé en grands objectifs à atteindre dont réduire les émissions de gaz à effet de serre, s'adapter au changement climatique... Des objectifs peu aisés à réaliser car ils dépendent notamment de la dépendance des pays aux énergies fossiles (pétrole, charbon gaz), de leurs ressources et de leur stade de développement. "Cela va être difficile (...). Le projet d'accord est long et a beaucoup d'options. A quelle vitesse les négociations vont-elles avancer?", s'interroge un délégué européen. Une allusion à des débats ayant la fâcheuse tendance à s'embourber, comme l'ont montré les rounds de préparation de la conférence tout au long de 2015.
La presse satisfaite
11:20 - Les éditorialistes de la presse française saluent l'engagement des Grands de ce monde en faveur du climat. Le Courrier Picard, voit "des signes encourageants" dans les discours des chefs d'Etat et de gouvernement qui se sont succédé à la tribune hier. "Le Chinois Xi Jinping qui cite Victor Hugo, Obama qui reconnaît que l’Amérique et la Chine sont les deux plus gros responsables…". Mais "ce sera dur pour y arriver", tempère le quotidien l'Alsace. Les éditorialistes ajoutent que la sauvegarde de la planète ne doit pas être laissée aux seuls soins des politiques. "Il faut s'intéresser à la société civile et à ses entrepreneurs engagés dans la lutte contre le changement climatique", écrit Le Figaro. "De même que la révolution industrielle a accéléré la pollution de la planète, de même le salut viendra, à n’en pas douter, d’une révolution économique enfantée par l’innovation technologique".
Manifestations permises
11:14 - L'interdiction absolue de manifester sur la voie publique dans la région parisienne, décidée après les attentats, a pris fin dans la nuit de lundi à mardi. La préfecture de police de Paris pourra toutefois encore prendre des mesures d'interdiction ponctuelles. Dimanche plus de 300 personnes ont été interpellées après une manifestation dénonçant la conférence sur le climat. La garde à vue a été prolongée lundi pour neuf d'entre elles. Cinquante-huit personnalités françaises ont appelé à défendre la liberté de manifester pendant l'état d'urgence.
Divergence d'intérêts
11:35 - Les intérêts divergent nettement en fonction des grands groupes de pays. Les Etats insulaires, déjà en état d'urgence climatique face à la montée des eaux, exigent des mesures fortes et rapides. Les pays pétroliers comme les monarchies du Golfe, ou ceux utilisant le charbon comme l'Australie, l'Inde, veulent du temps avant de s'engager dans une transition contraire à leurs intérêts. Les pays pauvres vont demander des financements supplémentaires pour se développer avec des économies respectueuses de l'environnement.
Prince Charles: "Sauver la forêt"
11:38 - "Reboiser doit être une priorité", déclare le Prince Charles à Paris dans un discours sur le rôle des forêts. Ardent défenseur de l'environnement, l'héritier du trône britannique rappelle que "500 millions d'hectares de forêts ont été perdus depuis 1950". "Des mesures ont été prises cette dernière décennie, avec des progrès encourageants, mais nous avons besoin plus que jamais besoin d'efforts pour réduire la déforestation et reboiser". "Il faut sauver la forêt, nous n'avons pas le droit à l'échec", ajoute-t-il, appelant les politiques, la société civile et le secteur privé à s'engager.
© AFP/Frédéric Dufour, Emmanuel Defouloy
Chine: 3ème jour de pollution record à Pékin
2 milliards d'euros pour l'Afrique
12:07 - François Hollande promet 2 milliards d'euros pour l'Afrique d'ici à 2020 pour financer les énergies renouvelables
12:50 - COP21: interdiction de manifester autour du Bourget et sur les Champs-Elysées du 1er au 13 décembre (Préfecture de police)
Interdit de manifester
12:54 - Il est interdit de manifester autour du Bourget et sur le "secteur des Champs-Elysées, du Grand Palais et de la Concorde" jusqu'au 13 décembre, annonce la police. Les contrevenants s'exposent à des peines allant jusqu'à six mois de prison et 7.500 euros d'amende.
"L'Afrique subit"
13:11 - "L'Afrique subit les conséquences du réchauffement climatique, alors qu'elle n'est pas responsable de l'émission de gaz à effet de serre", reconnaît François Hollande lors d'un sommet avec des dirigeants africains. "Il y a une dette écologique que le monde doit régler à l'égard du continent africain", estime-t-il. L'aide française à la lutte contre le changement climatique sera portée de 3 à 5 milliards d'euros par an d'ici à 2020, et "une part très substantielle de (cet) effort bénéficiera à l'Afrique". "La France veut montrer l'exemple", montrer qu'elle n'est pas simplement "le soutien aux forces africaines qui doivent assurer la sécurité du continent".
© POOL Agencies/AFP/-, Emmanuel Defouloy
COP21: Paris s'engage pour les énergies renouvelables en Afrique
"Sanctions"
14:06 - "Une fois la photo symbolique prise, les déclarations se sont succédé avec plus de questions que de réponses", commente le Parti Communiste français. "Le caractère juridiquement contraignant de l'accord semble quasiment mort-né après la confirmation de Barack Obama pour les USA d'en refuser le principe". "Or les promesses ne suffisent pas. On ne peut envisager sereinement l'avenir sans un contrôle sur les avancées réelles et sans sanctions envers les pays récalcitrants", poursuit le PCF. L'idée d'un "Tribunal international de justice environnementale sous l'égide de l'ONU mérite d'être sérieusement examinée", affirme le PCF.
La barque de la COP
14:11 - François Hollande voit "deux écueils" à la conférence climat: "soit on charge la barque et elle coule, soit on l'allège et elle va nulle part". "Il faut que ce soit une embarcation qui fait que le monde avance pour les prochaines années avec un horizon, un cap et des moyens d'être sûr d'arriver à moins de deux degrés", explique-t-il au Bourget. Cette COP21 "est bien partie, mais il faut qu'elle arrive bien aussi". "C'est pas un lieu où simplement on reçoit des chefs d'Etat, de gouvernement, des événements, des militants qui viennent de partout, ça doit être un accord international, pas simplement une prise de conscience", prévient-il.
14:18 - Obama: agir sur le climat, un "impératif" pour l'économie et la sécurité.
200 options ouvertes
14:36 - Le très attendu accord de Paris sur le climat se niche quelque part dans un projet de texte de 55 pages qui pour l'heure ne fâche quasiment personne, tant il laisse d'options ouvertes. Plus de 200 en tout, où chaque mot compte. Il va falloir faire vite, et fort: les équipes de négociateurs des 195 pays rassemblés au Bourget disposent de moins d'une semaine pour élaguer un texte encore très touffu. Avant de transmettre le témoin, lundi, à leurs ministres de l'Environnement ou de l'Energie, qui trancheront dans le vif. En deux mots: après les grands discours, il faut trouver des compromis pour aboutir le 11 décembre à un pacte universel. Un modus vivendi qui satisferait aussi bien les îles Salomon qui rêvent d'un accord ambitieux et contraignant pour ne pas disparaître sous les eaux, et les deux grands pollueurs, Etats-Unis et la Chine, qui veulent le moins de contraintes possibles.
"Doit" ou "devrait"
14:38 - La version actuelle du texte de négociation donne le vertige. La Fondation Nicolas Hulot a compté "plus de 200 options et plus de 1.200 expressions ou phrases +entre crochets+", soumises à discussion. Un seul exemple avec l'article 2, option I: le but de l'accord est "de limiter la hausse de la température globale moyenne [au-dessous de 2°C][au-dessous de 1,5°C][bien au-dessous de 2°C][au-dessous de 2°C ou 1,5°C][au-dessous de 1,5°C ou 2°C][aussi loin de 2°C que possible]. A charge pour les négociateurs de barrer les mentions inutiles. A 34 reprises dans l'ensemble du texte, les négociateurs doivent encore choisir entre "devrait" (should) ou "doit" (shall).
80 autour d'une table
14:40 - La méthode choisie par les négociateurs est de tenir une réunion permanente: une table carrée avec autour environ 80 chefs de délégation du monde entier. Mandat est donné aux experts de chaque délégation de tenir des mini-réunions sur chaque point et dire "si c'est résolu. Ou pas".
"Garder ses cartes"
14:43 - "La gestion de notre temps va être essentielle, il faudrait que chaque jour nous permette d'avoir des progrès", a lancé Laurent Fabius dimanche. "Ca prend toujours un jour ou deux avant de vraiment entrer dans une dynamique de négociation", constate un Européen, vétéran des négociations. "Chacun veut garder ses cartes pour l'emporter à la dernière minute", renchérit la négociatrice japonaise Aya Yoshida. "Et c'est de pire en pire depuis plusieurs années", souligne l'Européen. Une tactique dangereuse, au vu de l'expérience de Copenhague en 2009, qui a mené à l'impasse totale.
"Un impératif de sécurité"
14:50 - Pour Barack Obama la lutte contre le réchauffement de la planète est "un impératif" pour l'économie et la sécurité. "C'est un impératif économique et de sécurité auquel nous devons nous attaquer maintenant", déclare le président américain, car si le réchauffement continue au rythme actuel, "nous aurons rapidement à consacrer de plus en plus de nos ressources économiques et militaires (...) pour s'adapter aux conséquences d'une planète qui change".
Jargon
14:47 - Depuis la COP1 à Berlin en 1995, la complexité des négociations onusiennes et de leur jargon est devenue légendaire. "C'est un monde très spécial" de spécialistes qui se retrouve chaque fin d'année pour une grand-messe climat, et "qui a son propre langage", convient le négociateur européen. Ce n'est pas qu'une question de météo: les politiques climatiques concernent tous les secteurs de l'économie, toutes les questions sociales, ce qui les rend complexes.
14:58 - Obama se dit optimiste et prévoit un succès
© AFP/Sabrina Blanchard, Fred Garet, Marian Henbest, Olivier Devos
La déforestation
© AFP/Sabrina Blanchard, Elise d'Epenoux
L'eau dans le monde