Parce que contrairement à la politique des partis traditionnels, nous refusons la logique de l'austérité, qui n'est pas la solution, mais le problème. Il ne faut pas faire payer la population, mais aller chercher l'argent où il se trouve : chez les 2 à 3 % les plus riches. Nous défendons donc une Taxe des millionnaires gratuite pour 97% de la population.
Nous visons à avoir des élus (ou au moins un élu) qui pourront être au Parlement le relais des luttes qui se mènent sur le terrain, dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises. Car c'est là que se jouent les véritables rapports de forces, comme l'histoire sociale de la Belgique l'a montré.
D'une part, il y a des centaines de milliers de demandeurs d'emploi. D'autre part, il y a une masse de besoins sociaux non satisfaits dans l'aide aux personnes, les services de proximité, la santé, l'éducation, etc. Nous défendons donc de financer des emplois publics pour prendre en charge ces besoins et créer de l'emploi. Grâce à la Taxe des millionnaires.
La Belgique est un paradis fiscal pour les riches et les multinationales, un enfer fiscal pour les travailleurs. Il faut revoir ça. Mais pas dire "le travail est trop taxé" pour faire de nouveaux cadeaux fiscaux aux entreprises, comme le défendent les partis traditionnels.
Le PTB n'a pas de modèle de société. Notre prochain congrès définira ce que nous appelons le "socialisme du 21e siècle". Demande-t-on à Charles Michel s'il a pour modèle le Chili ultralibéral de Pinochet ?
Quand comme Laurette Onkelinx, on promet un impôt sur la fortune et qu'on se retrouve à la place avec des intérêts notionnels, on n'est pas bonimenteur, on est menteur tout court.
En France, à peine 1% des redevables de l'impôt sur la fortune ont quitté le pays. Ce qui veut dire que 99% sont toujours en France et le payent.
Nous proposons les emplois relais : permettre aux travailleurs âgés de pouvoir prendre leur prépension à partir de 58 ans et d'embaucher un jeune à la place. Le gouvernement, lui, a fait l'inverse : attaquer les prépensions.
Le PTB-Go! rêve d'une gauche unie contre les politiques d'austérité. Malheureusement, PS et Ecolo, en votant le Pacte budgétaire européen (TSCG), montrent qu'ils s'inscrivent dans la logique de l'austérité.
Depuis 30 ans, les entreprises ont fortement augmenté leur part du PIB, aux dépens des salariés. Une petite minorité s'est enrichie aux dépens des autres. Or, pour permettre la relance de l'économie, il faut augmenter les revenus de ceux qui consomment : les travailleurs, pas les patrons. Seule une meilleure répartition des richesses relancera l'économie.
Nous ne voulons pas une victoire éclatante, nous voulons envoyer des élus au Parlement pour être le relais des luttes sociales. Car pour nous, la véritable bataille commence le 26 mai, quand les nouveaux plans d'austérité seront lancés contre la population.
Le PTB-Go! est pour l'arrêt immédiat des négociations sur le Grand marché transtlantique. Il s'agit d'un projet des multinationales et le peuple a tout à y perdre.
Je le répète : ni Cuba ni aucun autre pays ne sert de modèle au PTB. Mais je trouve étonnant qu'un pays pauvre du tiers-monde comme Cuba puisse offrir une médecine gratuite de qualité, alors que dans notre pays riche, la médecine coûte de plus en plus cher aux patients.
Notre programme social est fondé sur un programme fiscal sérieux et chiffré. Je n'en dirais pas autant pour des partis comme le MR qui promettent des milliards de réductions d'impôts (pour les plus riches) et affirment que ça n'aura pas d'impact négatif pour les finances publiques et donc pour la population, du fait d'une baguette magique qu'ils nomment "l'effet retour" sur l'économie.
Le PS affirme que le PTB-Go! n'est pas crédible mais, en même temps, ils piquent nos propositions et font un tournant à gauche (au moins dans le discours). C'est déjà ça de positif que nous apportons... Pour moi, ce qui n'est pas crédible, c'est les pseudo-scènes de ménage PS-MR. Ils se disputent deux mois tous les cinq ans, durant la campagne électorale, mais ils couchent ensemble le reste du temps. Je rêve d'une gauche qui ne soit pas contaminée pas les idées libérales.
Nous pensons que le SEUL fait d'avoir des élus au Parlement ne va pas changer les choses pour les gens. Mais il est crucial, par contre, que le peuple qui se battra contre la politique d'austérité (qui va toucher toujours plus l'Europe et la Belgique dans les années à venir) puisse avoir des représentants élus au Parlement.
Nous nous battrons pour nationaliser les banques et supprimer les agences de notation. Les banques sont trop importantes que pour les laisser aux mains de chasseurs de profit inconscients et irresponsables. N'est-ce pas la conclusion logique à tirer de la crise bancaire ?
Dans cette campagne, le PTB-Go! se fait attaquer de toute part (du PS jusqu'à la NVA, qui nous voit comme son pire ennemi en Flandre, puisque nous sommes le seul parti encore national). Pour notre part, nous mettons en opposition notre programme social contre la politique qui est menée depuis 30 ans par les gouvernements successifs. Nous combattons les politiques de droite, y compris lorsqu'elles sont menées par des partis qui se disent de gauche.
Voir ci-avant, j'ai déjà répondu à cette question.
Nous trouvons qu'il n'est pas normal que les sociétés d'Albert Frère payent 152 € d'impôts sur 3,3 milliards de bénéfice. Or, c'est l'exonération des plus-values sur actions qui permet de telles énormités. Tout revenu doit être taxé de la même façon. Pourquoi le rentier serait-il moins taxé que le travailleur ? (La question sur les opérations de bourse me semble moins fondamentale mais effectivement, l'existence d'un plafond prouve que, là encore, ce sont les plus riches qui en profitent).
En tout cas, le PTB-Go! trouve que la démocratie ne doit pas se limiter à aller voter une fois tous les quatre ans (cinq ans, maintenant). Nous avons une série de propositions pour augmenter la participation du citoyen dans le processus politique. En France et au Pays-Bas, le référendum a permis un véritable débat sur la Constitution européenne. Par ailleurs, si le PTB-Go! a des élus, ceux-ci s'engagent à vivre avec un salaire ouvrier. Car quand on ne vit pas comme on pense, on finit pas penser comme on vit.
Notre mot d'ordre est "Les gens d'abord, pas le profit". Les partis traditionnels se soumettent aux dogmes de l'économie libérale, puis regardent comment on peut limiter la casse sociale. Nous voulons inverser la logique : partir du social, partir des gens. Et puis, sur cette base, chercher l'argent pour appliquer nos projets sociaux.
Non, au contraire. Nos éventuels élus s'engagent à vivre à un salaire moyen d'ouvrier. Mais pour l'ensemble des travailleurs, nous nous battons contre le blocage des salaires que le gouvernement a mis en place.
Oui, nous défendons une meilleure progressivité ET une globalisation des revenus. Pour nous, ces deux éléments doivent aller de pair. Je suis content de voir que des partis qui ont voté la réforme fiscale de Reynders en 2001 (qui a réduit la progressivité) mettent aujourd'hui dans leur programme une meilleure progressivité. Espérons que ce ne soient pas des propositions avec une date de péremption au 25 mai.
Non, cela montre le poids des traditions électorales et le fait que si nous passons plus dans les médias qu'avant, nous y sommes encore loin du niveau des partis traditionnels. Un seul exemple : la taxation des grandes fortunes, qui est un des points forts de notre programme, est soutenue par 80% de la population (Flandre et Wallonie), selon les sondages.
La CGER a fonctionné comme banque publique sans problème, en remplissant des missions sociales, de 1965 aux années 1990, soit pendant 130 ans. Il a fallu à peine dix ans, après sa privatisation, pour que Fortis soit au bord de la faillite, obligée de pleurer pour obtenir l'aide de... l'Etat.
Merci pour vos nombreuses questions. Je n'ai malheureusement pas pu répondre à tout durant cette heure. A une prochaine peut-être. Au revoir. Marco.